Depuis que Balthus l'avait sauvée en lui faisant intégrer l'OR, Sephiriel était bien plus sereine.
Sa progression avait été fulgurante, et le baron l'avait félicitée pour cela. Elle avait d'ailleurs gardé précieusement le message qu'il lui avait fait parvenir.
Elle n'avait pas osé lui parler de ses sentiments, et l'admirait toujours de loin. Cependant, elle tenait à ce qu'il soit fier d'elle. Peut-être comprendrait-il un jour que ce travail acharné pour devenir plus forte, elle ne le faisait pas vraiment pour la guilde, mais surtout pour lui, pour le suivre n'importe où, jusqu'à la mort s'il le fallait.
Sephiriel s'habituait petit à petit au contact des autres. Elle appréciait beaucoup ses camarades, et ne manquait jamais de leur rendre service quand elle le pouvait. Elle qui était d'une nature si solitaire prenait maintenant plaisir à aller chasser en groupe, accompagnant parfois Uldaric et Deadlies, et sachant qu'elle pouvait compter sur la douce Nabellys en cas de blessure.
Cependant, même si la compagnie de sa nouvelle famille était très agréable, elle préférait tout de même être seul pour s'entrainer. Loin des regards indiscrets, elle pouvait laisser s'échapper cette part d'ombre qui l'emplissait parfois. Même si son côté sombre se manifestait beaucoup moins depuis qu'elle baignait dans ce climat amical, il y avait toujours des moments ou il était difficile de lutter.
Cette part d'ombre, Sephiriel avait réussit à la cacher aux autres jusqu'à présent, mais ce secret lui pesait. Elle n'osait pas leur en parler, ne voulant pas voir dans leurs yeux le dégoût provoqué par la vision d'un monstre.
Mis à part ce poids sur la conscience, elle se sentait plutôt heureuse et prenait confiance en elle. Elle avait la chance de pouvoir discuter avec Balthus de temps à autre et cela suffisait à son bonheur.
A chaque fois qu'ils se séparaient, elle se disait que la fois suivante, elle lui avourait tout : ses sentiments, son coté sombre, ses peurs...Mais à chaque fois, elle repoussait ce moment fatidique, ne voulant pas casser le fragile équilibre qu'elle avait acquis.
Mais un jour, Balthus lui apprit une nouvelle qui la glaça d'effroi. Lui et koudelka...
Sephiriel cacha sa douleur et ne laissa pas couler ses larmes. Elle l'avait senti mais n'avait pas voulu croire son intuition. Pourquoi pas elle ?
Tant de question, de regrets surtout ! Elle s'en voulait de ne rien lui avoir dit.
Lorsqu'elle fut seule, Sephiriel laissa éclater tout ce qu'elle avait sur le coeur. Le visage ruisselant de larmes de désespoir, elle s'en prit aux monstres qui passèrent à sa portée. Son pouvoir ténébreux n'avait jamais été aussi puissant, et aucun ne survécut. Elle ne voulait plus se contenir, et se fichait bien qu'on puisse la voir...ses yeux si noirs brillaient à présent d'un éclat blanc, et une aura obscure l'enveloppait...
Lorsque tous les monstres eurent disparu, Sephiriel s'écroula, épuisée. Elle s'adossa à un arbre et essaya de se relever, mais ses dernières forces l'abandonnèrent et elle s'évanouit...
A son réveil, elle constata avec soulagement que le voile blanc qui masquait sa vue avait disparu, ses yeux avaient du reprendre leur couleur habituelle.
Elle se mit alors à réfléchir...la mort l'appelait de nouveau, mais Sephiriel croyait en la destinée, et elle se dit que si Balthus l'avait sauvée une fois, il devait y avoir une raison.
Qu'allait-elle faire à présent ? Comment réagirait-elle en les voyant tous les deux ? Comment supporter cette douleur ?
Elle songea sérieusement à quitter la guilde, mais elle ne pouvait se résoudre à abandonner cette famille si précieuse. Elle décida donc de continuer à progresser et de laisser faire le destin, tout en évitant soigneusement de croiser Balthus ou koudelka...
L'activité des ombres dans son coeur avait repris de plus belle, et Sephiriel connaissait maintenant leur effet dévastateur.
Par chance, personne ne l'avait vue ce soir-là, son secret était préservé...mais pour combien de temps encore?
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