Un vent glacial souffle sur la vallée, le murmure lointain d'une rivière trouble le silence pesant d'une nuit sans lune, une onde file le long d'un chemin escarpé, une silhouette mince, élancée, s'aventure dans l'obscurité régnante...
Par tous les saints, oh Seigneur, où guides tu mes pas?
Tandis que le moine, certes peu rassuré, poursuivait sa route d'un pas prudent, il vit se dessiner au loin la cime immense d'un chêne millénaire. Bien que ces terres lui soient inconnues, Deadlies se souvint des paroles de son ami et frère, le Frère Bridou.
Quelques semaines auparavant*Frère Bridou prit Deadlies par les épaules* Soit prudent mon Frère, suis le chemin, arpente les territoires oubliés de la Vallée des Morts et lorsque sur ces terres meurtries tu apercevras l'Eternel, alors tu sauras que ton périple touche à sa fin...Vas en paix, Dieu te bénisse.
L'Eternel...défiant le temps...celui qui a vu la création du monde...A mesure que Deadlies avançait, il prenait la mesure de l'entité qui se dressait devant lui, incroyable, jamais il n'avait vu pareille merveille, il ne pouvait plus distinguer la cime dans la pénombre environnante et il pouvait sentir cependant, toute la sérénité et la quiétude du géant. Il posa sa main sur l'écorce rugueuse et put presque sentir le murmure de la sève, la palpitation, le fluide vital qui coule en chaque être de ce monde...Le jeune moine eut un frisson à la perspective de cette immensité et comme pour chasser une réalité trop dur à accepter, il secoua la tête et reprit sa route...
Il est en ce monde, Seigneur, des choses qui ne doivent être troublée, un havre de paix si infime soit-il, reste un bien trop précieux pour être trop longtemps perturbé...
Et dans un silence religieux, Deadlies poursuivit sa route, ampli d'une chaleur nouvelle, salvatrice...la paix de l'esprit...