Oeil pour oeil

Nombre de messages : 55 Age : 42 Date d'inscription : 09/11/2006

Suite à mon adoubement, le Baron a souhaité que j'aille à la rencontre du scribe de la guilde, afin d'inscrire mon histoire dans le registre de légende. Je ne voyais, et ne vois toujours pas, quel intérêt mon histoire pouvait-elle avoir mais soit, si le Baron le désire, je ne vais pas m'opposer à sa parole, ce serait folie de ma part. Ne comptez pas sur moi pour tout reprendre du début, d'une part cela est totalement inintéressant et d'autre, je n'en ai pas envie. Le scribe devrait bientôt rendre accessible les pages du registre me concernant. J'espère simplement qu'il n'aura pas trop enluminé le texte et que ce que je suis transparaîtra aux yeux de tous.

Je ne suis qu'une ombre au coeur égoïste et mon entrée dans la légende n'y changera rien.

Nombre de messages : 55 Age : 42 Date d'inscription : 09/11/2006

Ceci est l'histoire de Sir Drenark, Chevalier au service de l'OR et de son Baron, Balthus le Sage.

L'on ne sait pas grande histoire du mystérieux mais non moins fidèle Sir Drenark. Avant d'être accueilli par notre bien-aimé Baron, Drenark, alors connu sous le nom du Borgne Pourpre, errait dans les vastes terres d'Alidhan. Ne vivant que pour lui, son chemin croisa celui de nombre de brebis égarées, mais jamais il ne leur porta secours, quand bien même elles étaient à l'agonie. Seul sa vie comptait, persuadé d'être meilleur que ces parasites rampant à ses pieds. Jamais le mal ne coula pour autant dans ses veines, mais Drenark ne vivait que par égoïsme et narcissisme. Telle était sa vie avant ce jour sombre qui le hante chaques nuits encore.

Par une journée pluvieuse et inhabituellement sombre, le jeune aventurier trouva abri au pied d'un grand chêne vénérable. Le vent fouaitait son visage meurtrit par le froid de décembre, et tremblant de toute part, il s'impatientait de trouver un foyer accueillant. Mais la solitude était sa compagne privilégiée et Drenark s'arrangeait toujours pour ne pas croiser le chemin d'autrui, aussi, il préférait affronter le froid que la foule détestable d'une auberge. Quittant son arbre pour trouver son lieu de repos, il marcha durant des heures qui lui parurent une éternité, alors que la tempête ne s'endormait pas. Alors il vit au loin une petite chaumière, abritée par un ensembles d'arbres encore feuillus, malgré la saison. La fatigue gagnait notre aventurier, et l'esprit trop engourdit pour réfléchir, il hâta le pas afin de gagner au plus vite ce foyer inespéré. Mais alors que son désir d'avancer semblait plus fort que tout, ses membres endoloris par le froid refusèrent de lui obéir et tout devint trouble et noir.

Nombre de messages : 55 Age : 42 Date d'inscription : 09/11/2006

Lorsqu'il s'éveilla, Drenark regarda autour de lui. La chaleur avait apaisé ses membres engourdis et le doux crépitement d'un feu résonnait faiblement dans la pièce où il était couché. Une couverture miteuse le tenait au chaud et ses armes étaient posées plus loin, sur une table bancale. Le jeune archer se leva doucement et méfiant, étonné de s'être retrouvé en ce lieu.
La pièce était petite et les murs de bois laissaient filer quelques courant d'air froid, que ressentait Drenark alors il poussa la couverture qui le couvrait encore. Le sol était crasseux et il chercha ses chausses dans la demie pénombre, dont la seule source de lumière était ce feu chantant. Les planches du parquet grincèrent lourdement et un bruit se fit entendre dans une pièce voisine. Alerte, Drenark essaya de trouver un endroit pour se cacher et un coin d'ombre fit l'affaire.

Une silhouette silencieuse passa le pas d'une porte grinçante. Drenark ne put savoir s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme et alors qu'il tenta de mieux y voir en se décalant légèrement, son épaule percuta la table bancale dont le pied fragile finit par tomber. Alors, tout l'équipement de Drenark tomba à terre dans un fraca effroyable. Vive, la silhouette mystérieuse regarda en direction du jeune archer et s'empressa de lui barrer le passage.
Drenark se releva vivement, tout en essayant d'attraper sa dague qui était tombée à quelques centimètres de lui. La silhouette agita les mains de manière frénétique et le jeune homme y vit sorcellerie. Avant qu'un mauvais sort ne lui soit envoyé, il plongea sa dague dans le ventre de ce qu'il croyait être un sorcier... Seul un gargouillement sanglant se fit entendre, pas un cri, pas une plainte. Les mains crispées sur ses poignets couverts de sang, Drenark vit le visage d'une jeune femme au visage sale et pourtant au regard envouteur. Une larme coula lentement sur la joue de l'étrangère qui avant de s'effondrer montra la porte à Drenark. Ne comprenant aucunement ce qu'elle avait voulu dire, il se releva lentement, la regardant agoniser toujours en silence, sans aucun gémissement... La jeune femme était muette... Et ce que Drenark avait pris pour le lancement d'un sort n'était qu'une tentative désespérée de le prévenir d'un danger. Trop tard son jeune esprit réalisa tout cela, alors que la frêle porte de la cabane où il se trouvait vola en éclats...

» Pour l'anniversaire du baron...